Présentation

Le travail de Vincent Gallais met en exergue des temps différés, des directions, des mouvements arrêtés. Ces temporalités et processus peuvent s’observer dans notre environnement par la constitution ou la déstructuration des objets et des espaces. Sa pratique reste perméable, ouverte et réactive aux variables extérieures. Néanmoins, elle puise dans la machinerie de la production humaine une grande inspiration, passant ainsi de l’objet industriel ou artisanal à l’habitat, de l’architecture à l’espace urbain. Il les considère au même titre que le dessin et l’installation comme des médiums à part entière. Les formes qui résultent de cette recherche interrogent l’acte de fabrication lui même, le geste « en train de se faire », et en développe les potentiels plastiques et critiques. Que ce soit dans l’espace plan ou dans l’espace tridimensionnel les œuvres produites ne se limitent pas à une forme figée. Les éléments qui les composent sont propices aux déplacements, sujets aux transformations quand le contexte s’y prête. Cela dénote d’une volonté de les considérer comme « vivants » et « flexibles » tout comme le lieu qui les accueille. Le bricolage comme concept et process lie dans une tension, un équilibre précaire, ces dispositifs composés d’objets issus de l’espace domestique, des « objets trouvés » dans l’espace public ou issus d’expérimentations d’atelier. Ces rapprochements inattendus, ces frictions entre différents états et matières, sont autant de rencontres que ces espaces peuvent produire, égales à celles qui surgissent au coin d’une rue, entre une carcasse de lit et un sac de gravats, une flaque d’eau et un échafaudage. De cette pratique quotidienne de l’Arpenteur découlent des combinaisons photographiques, de dessins ou de volumes – manifestations de ces micro-évènements urbains. Un détournement s’opère dès leur captation/transcription, une nouvelle fiction voit alors le jour.

 

ALICE BIDAULT